Bonjour à tous,
Aujourd’hui, je viens vous annoncer la prochaine sortie d’Eldorado Budget 8.1.2 et je souhaiterais commenter l’apparition des inApp qui viennent avec, depuis la version précédente.
Vous l’aurez sans doute compris, inApp signifie payante alors c’est bien une forme de contribution que je demande à l’utilisateur à travers cette innovation, mon but étant de financer le développement continu de l’application.
De mon côté, toute la difficulté est de faire ceci dans le respect de l’utilisateur et de son acceptabilité pour une éventuelle dépense supplémentaire. Je vais donc partager ici mes arguments et tenter de justifier comment je suis parvenu à proposer les inApp Impressions écologiques et iCloud dans la nouvelle version…
Avant toute chose, il faut bien comprendre la nécessité pour un développeur de générer un revenu tant qu’il travaille. C’est une évidence naturellement, c’est le principe même du travail, mais parlons-en néanmoins car les contributions réclamées par les éditeurs sont classiquement mal accueillies.
L’héritage des années Microsoft pèse lourd, c’est certain. Dès les années 80, l’éditeur géant fait une analyse futée du marché et comprend qu’il peut générer son revenu à partir d’une dépendance de l’utilisateur aux applications et à leurs mises à jours.
Le commerce de cette dépendance nuit malheureusement à la réputation du métier d’éditeur, il explique certainement le malaise ressenti et la méfiance qui vient avec.
Cette « sale » dépendance je me l’interdit. Depuis l’origine, aucune mise à jour d’Eldorado Budget n’a été imposée à l’utilisateur, il y a toujours une compatibilité de l’application et des documents de travail entre les versions successives de l’application et de l’OS, la mise à jour d’EB étant assujettie à la seule volonté du client.
Des exceptions à ce principe se sont bien produites à deux reprises, mais pour des raisons légitimes : lorsque Apple a basculé depuis les microprocesseurs 68000 vers PowerPC, puis depuis PowerPC vers Intel. Dans ces seuls cas, il fut nécessaire aux personnes remplaçant leurs ordinateurs de mettre l’application à jour…
Je cause, je cause… mais qu’en est-il du développement continu des applications et de son financement ?
Oui, comment « bien faire » pour que chacun accepte l’idée d’une contribution régulière, correspondant à un travail régulier, afin que (comme je le dis souvent, en ne plaisantant qu’à moitié) je puisse mettre de temps en temps un steak dans l’assiette de mes enfants ?
Historiquement, il y a eu d’abord l’époque des éditeurs d’EB, respectivement Mac Vonk, JCP Éditions et Ima Gelo. Durant ces années (1993 à 2003), mon rôle fut de contrôler l’éthique commerciale et parfois de la rectifier. Il était admis alors que les mises à jour devait avoir un coût et j’en décidais personnellement le montant…
De 2003 à 2009, certains s’en souviennent peut-être, ce fut l’époque du donationware durant laquelle je restais transparent à propos de la constante nécessité d’un financement mais je souhaitait préserver l’éthique en proposant un accès libre et gratuit à EB.
Chacun était alors invité à faire librement un don s’il le souhaitait, quand il le souhaitait, s’il le pouvait et du montant qu’il souhaitait.
Je dois témoigner de l’extrême générosité des utilisateurs durant cette période où j’aimais croire que les plus aisés contribuaient pour les autres. L’équité pouvait-elle être mieux garantie ? Je ne le pense pas et nous fonctionnerions encore de la sorte si le revenu collecté avais atteint un seuil minimum, hélas il en fut pas ainsi, probablement car trop peu de personnes connaissaient l’existence d’EB…
J’ai enfin trouvé avec le Mac App Store un moyen efficace pour distribuer et promouvoir EB, sans trop être « taxé ». Ce fut un grand plaisir de découvrir en 2011 cette initiative d’Apple faisant table rase des réseaux antiques de distribution. J’y ai adhéré dès la première heure en proposant EB à un prix juste inférieur à 10€, chaque vente me permettant de percevoir un revenu de 6,04€. Je m’étais fondé sur l’expérience du donationware pour fixer ce prix que j’estimais éthique et viable pour chacun. La suite à court terme démontra que je ne m’étais pas trompé…
Puis, un problème est apparu…
Après une glorieuse présence de deux ans sur le Mac App Store, je poursuivais mon travail constant d’amélioration en me fondant sur les demandes de chacun : passage de l’interface sous Cocoa (une année de travail !), améliorations dans tous les domaines de l’application, communications personnelles avec chaque utilisateur qui le souhaite, bref sans jamais baisser la garde, heureux de faire un bon travail et d’en tirer un revenu mensuel complémentaire de plusieurs centaines d’euros…
En parallèle, EB sur le Mac App Store ne le vivait pas exactement de la même manière : telle un simple produit, elle dépend d’un autre cycle de vie et d’autres facteurs dont le choix d’Apple dans le positionnement de l’application, la concurrence, les modes et l’économie de marché en général. À sa manière, EB est née, elle a bien vécu et aujourd’hui, elle se repose un peu…
Vous l’aurez compris, le problème de financement est bien là car les ventes se stabilisent à un niveau insuffisant en regard de mes modestes espoirs, alors que faire ?
Réfléchir bien sur !
D’abord, je me suis associé récemment avec Karine, une amie professionnelle de la communication, pour lui soumettre le défi de faire connaître l’application au-delà de son public actuel et je perçois déjà l’intérêt de son travail à travers des réactions sur le Mac App Store.
Mais le travail de Karine doit être financé également !…
Pour trouver une solution à cette équation, je me suis tourné vers Apple pour comprendre dans quelle mesure il était possible de financer le développement des mises à jours sachant qu’il est impossible d’en publier une payante sur le magasin. En clair : une fois publiée, une application n’est rentable qu’à travers l’acquisition de nouveaux utilisateurs et, comme je le disais, c’est un revenu périssable…
En réaction, on voit des éditeurs qui publient leurs mises à jour en créant de nouvelles applications, ce qui place l’utilisateur dans l’obligation de racheter une application à plein tarif. En terme d’équité, de mon point de vue, vous comprendrez que c’est très en-dessous de l’acceptable !
C’est exactement ce que vient de faire iCompta avec sa version 5, j’en suis désolé pour l’éditeur, car la déception exprimée est très grande et je devine qu’il ne s’en relèvera pas indemne…
Parmi les autres solutions, il y a celle des iAd, le concept de la publicité selon Apple. Le principe est simple : vous placez de la pub dans votre application et vous touchez un revenu !
Au risque de vous ennuyer avec mon histoire d’équité, j’ai beaucoup de mal à imaginer une publicité dans EB, ou n’importe quelle application payante, un peu comme si Canal + entreprenait de couper les films par de la pub !
Il y a des éditeurs qui le font pourtant, au mépris de l’utilisateur. Le plus souvent, le choix est tragicomique : l’application est gratuite mais elle est chargée de pub, alors il y a une inApp payante pour supprimer la pub !
Ça en dit long sur l’amour de la pub…
Enfin il y a la solution des inApps sur laquelle j’ai finalement porté mon choix.
L’inApp est une fonction de l’application rendue accessible par un paiement de l’utilisateur. Il m’a semblé que c’était une solution intéressante pour proposer à chacun de contribuer au développement continu selon le principe : «j’ai travaillé sur une mise à jour pour répondre à vos attentes d’évolutions et je vous réclame 1 euro»
N’est-ce pas équitable ?
Ce n’est pas parfait néanmoins car autant cela doit être compris par un utilisateur étant effectivement en attente d’évolutions, autant cela peut être mal compris par un nouvel utilisateur qui pourrait penser qu’il a été dupé à propos du prix réel de l’application.
Pourtant, les deux utilisateurs ont comptablement dépensé la même somme et tout se passe comme si l’application, comme le bon vin, avait pris de la valeur avec le temps…
Ce n’est pas si mal finalement et tout est dans la cohérence des inApps et du propos qui vient avec. Je pense qu’il est simplement important de cerner la fonction pouvant être légitimement proposée sous cette forme, selon des critères fondamentaux : l’inApp doit rester optionnelle et ne pas nuire au travail de l’utilisateur qui n’en fait pas l’acquisition ; elle ne doit pas non plus être associée à des réparations de problèmes (dans ce cas tout le monde doit en profiter) ; elle ne doit pas porter l’ensemble des évolutions et l’utilisateur qui n’en fait pas l’acquisition doit profiter d’autres bénéfices communs ; enfin, le prix doit être minimum…
Sur le dernier point, j’ai un peu menti en parlant d’un euro car il s’agit de la somme que je souhaite percevoir or il y a une ponction de 30% par Apple et le premier prix possible est finalement 1,70 euro, j’espère que beaucoup d’utilisateurs accepterons cette dépense…
Pour l’instant, ce n’est pas gagné car l’expérience de l’inApp Impressions écologiques avec la version 8.1.1 n’a pas vraiment produit de résultats. Il faut dire que la nouvelle Boutique apparue dans l’application pour cela est d’une discrétion exemplaire.
Il est vrai aussi que j’incline à la pudeur, mais Karine est là désormais !
Alors la version 8.1.2 qui arrive proposera une nouvelle inApp pour l’accès à iCloud et ce sera une version communicante 
Je vous remercie infiniment de m’avoir lu jusqu’ici et j’espère avoir atteint mon objectif, c’est-à-dire vous faire accepter les nouvelles inApp d’Eldorado Budget et, le cas échéant, d’accepter d’en faire l’acquisition.
En vous souhaitant d’agréables comptes,
Très cordialement,
Laurent Pichon
